Les premières toiles représentant des fleurs, je les ai composées en 2007. Peu de temps après avoir commencé à les dessiner d’après nature. C’est aussi en essayant de les agrandir que j’ai voulu soigner plus mes dessins sur le motif. Et mieux regarder. Il ne faut pas avoir la flemme. Prendre le temps, revenir sur des détails, les proportions, comprendre intimement, intuitivement comment la fleur est, vit, se construit, s’oriente, respire, vibre, danse. Essayer de faire la synthèse de ce mouvement, d’en exprimer la quintessence. Puis dans la toile, le fond est important aussi, les couleurs n’existent que relativement les unes aux autres ont dit Itten et Delaunay. Les courbes de la fleur aussi n’existent que relativement les unes aux autres pour composer une harmonie chaque fois différente. Les faire en grand c’est devenir un peu une abeille ou un papillon et s’y noyer ou s’y ébattre. C’est aussi un jeu avec la couleur pure, en espérant que cette composition soit bénéfique à qui s’y plongera. Energie. Vibration.

Souvent, il y a plusieurs couches dans la toile. La fleur est ce que l’on voit en premier. De loin, on ne voit que cela et elle semble toute simple. J’essaie de leur donner force de caractère, comme des hieroglyphes ou suivant une inspiration caligraphique. Mais si on se rapproche, on voit peut-être les nuances subtiles de la couleur, qui sont orientation de la lumière sur les pétales. On voit peut-être aussi que le fond, la surface ne sont pas lisses et planes ; souvent j’ai réutilisé de vieilles toiles où j’avais peint autre chose, il en reste quelque chose. Parfois aussi j’ai ajouté du papier froissé – avant ou après avoir fait le dessin au crayon. Le dessin a été repassé à l’encre et au pinceau, avant ou après la couleur, qui vient affiner le trait ou que le trait vient délimiter. Différentes méthodes qui sont aussi signifiantes. Mais si vous voyez quelque chose que vous cherchiez déjà, je n’y peux rien.