Les premières tentatives, c’était à l’école. J’ai fait un an de mise à niveau à l’école Olivier de Serres, à Paris. Tous les lundis après-midi, on avait deux heures de croquis de nu. Je n’étais pas vraiment doué pour cet exercice. Pas à l’aise face à ces personnes qui se montraient nues, pas à l’aise devant les camarades. Si je regarde ces vieux dessins, la plupart du temps je me suis centré sur le corps, les proportions, les angles, mais il y a très peu de visages. Ensuite, j’ai fait de la peinture abstraite. Quand j’ai recommencé à dessiner, j’avais changé de regard sur le monde et les autres. dans ces petits croquis, il y a peut-être des émotions, mais elles ne sont pas calculées, et je n’en suis pas l’auteur exclusif. Ceci est de l’art brut, sans filtre, sans recherche : prise de notes, sur le flux des rencontres non programmées ni recherchées : les gens que la vie m’a fait rencontrer. Enregistrement pour le futur ? Peur de perdre ces gens, et volonté de conserver un souvenir ? Peut-être c’est seulement pour avoir quelque chose à publier sur instagram. Mais je le faisais déjà avant. Ou alors pour m’exercer et acquérir de la virtuosité. Ou pour partager et faire une oeuvre collective avec toutes ces personnes. Bien sûr, je ne peux pas tout mettre, j’en ai fait beaucoup trop. Mais je continue quand même, je ne sais presque rien faire d’autre. En espérant que cela plaise, ou inspire.